MIKIS THEODORAKIS
Le vrai chantre de la liberté, le plus universel des compositeurs grecs, celui qui a enduré prison, torture, exil dans la longue lutte pour la démocratie et pour la paix, Mikis Théodorakis, un musicien mythique qui dépasse toutes les frontières tout en restant profondément grec, vient de disparaître, ce jeudi 2 septembre, à l’âge de 96 ans.
Né à Chios, île de
la mer Égée, le 29 juillet 1925, il étudie la musique dès son plus jeune âge.
C’est en 1942 qu’il prend deux engagements, il décide de se consacrer à la
musique et intègre la résistance à l’occupation allemande, italienne et
bulgare.
Après avoir été
arrêté et torturé à plusieurs reprises, il s’engage dans le Front national de
Libération tout en suivant clandestinement des cours au Conservatoire
d’Athènes.
"Toute ma vie extérieure, mes initiatives politiques et culturelles avaient une seule raison : je voulais un partenaire de dialogue pour ma musique.(…) Mais un tel public doit tout d'abord vivre dans des conditions démocratiques - il doit pouvoir d'abord satisfaire ses besoins élémentaires que sont l'éducation, la santé, la liberté d'opinion et d'expression, etc. Alors seulement il est libre et capable de "consommer" des créations artistiques. (…) Ainsi j'étais contraint - pour pouvoir réaliser mes ambitions comme compositeur -, de m'engager pour l'application des droits démocratiques fondamentaux en Grèce. Je l'ai fait ainsi pour des raisons purement égoïstes, et non à partir d'une idéologie, d'une fausse conscience politique. Je n'étais en effet pas un politicien de métier et de carrière. Ce qui m'a toujours intéressé exclusivement, c'était de savoir quelle force politique jouait le rôle le plus "progressif " pour la Grèce à un instant historique et déterminé. Et c'est celui-ci que j'ai aidé comme citoyen grec, comme compositeur" dit Théodorakis au sujet de ses engagements politiques.
Après la 2e guerre
mondiale, la Grèce sombre dans la guerre civile et avec elle de nouveau la
déportation, la torture pour le jeune musicien. Ce n’est qu’en 1950 qu’il peut
retourner au conservatoire. 4 ans après il obtient une bourse, s’installe à
Paris où il étudie avec Olivier Messiaen et devient un compositeur reconnu dans
le monde entier. En 1957, sa "Suite n°1 pour piano et orchestre"
obtient la médaille d'or du Festival de Moscou et ses œuvres sont jouées à
Paris et à Londres.
Cependant, au début
des années 60, il se tourne vers les musiques populaires. Il compose Epithafios sur les poèmes de Yannis Ritsos.
http://fr.youtube.com/watch?v=0kZf2xxfDPU
Ses engagements
politiques le mènent à la tête des Jeunesses Démocratiques Lambrakis et puis au
parlement. Il fonde alors plus de 200 centres culturels.
http://fr.youtube.com/watch?v=gMwxVdDFl_E
C’est à cette
époque qu’il compose la bande sonore du film Zorba le Grec avec le succès que
l’on connaît.
https://www.youtube.com/watch?v=gcNf1oUS0vQ
En 1967, le coup
d’État des colonels l’oblige à reprendre la clandestinité. Arrêté, déporté, il
est exilé grâce à une campagne internationale. Il devient alors le symbole de
la résistance contre la dictature.
http://fr.youtube.com/watch?v=39ZxflllCao
Le 24 juillet 1974,
il revient en triomphe à Athènes. Son franc parler lui cause souvent des
problèmes même avec la gauche. Il s’engage pour une réconciliation avec la
Turquie. C’est particulièrement à ce titre que la Grèce a proposé en 2000 sa
candidature au prix Nobel de la Paix.
"Depuis le début des années 80, je m'occupe à nouveau de musique symphonique et d'opéra . Pour ce faire j'ai besoin de temps, un temps dont il ne me reste plus tellement", a-t-il affirmé.
L’œuvre de Mikis
Théodorakis, qui s’est essayé à toutes les formes musicales, peut se diviser en
cinq grandes périodes :
La première
(1940-1953) englobe des chansons, de la musique de chambre, des oratorios et
des œuvres symphoniques dont la Première Symphonie.
Les pièces
principales de la deuxième période, celle de Paris (1954-1959) sont la Suite nº1 et le ballet Antigone.
La troisième
période (1960-1980), est dévouée à la chanson populaire avec, pour compositions
essentielles, les oratorios Axion Esti,
La Marche de l'Esprit et Canto General sur des textes du poète
chilien Pablo Neruda.
"Je suis parti au Chili en 1971 sur invitation du gouvernement de Salvador Allende. «A cette époque-là, je vivais en exil et j'étais président du « Front Patriotique » contre la dictature en Grèce. Le peuple du Chili m'a fortement impressionné. De tous les peuples que je connais, le peuple chilien est le plus proche du peuple grec, par son caractère et par son tempérament, Nous nous ressemblons avec toutes nos faiblesses, mais aussi nos forces qui sont l'enthousiasme, la foi, le pathétique, la fraternité. J'ai tout de suite reconnu dans le Chili ma seconde patrie. « Canto General » est pour moi comme un évangile de notre temps. Neruda y révèle son âme de combattant. Son oeuvre saisit les événements historiques de son pays de façon immédiate. Elle est sensée aider les hommes à vaincre des temps de crise et à imposer le droit. Neruda, délibérément se met au service de la révolution des peuples pour la liberté, l'indépendance et la démocratie" a exprimé Théodorakis http://fr.youtube.com/watch?v=qA_mzUzOLUw
http://fr.youtube.com/watch?v=_egjXRGoxCQ
La quatrième
période (1981-1988), sans délaisser la chanson populaire, opère un retour à la
musique symphonique avec pour œuvres dominantes: la Troisième Symphonie, la Septième
Symphonie, un premier opéra Kostas
Karyotakis (Les Métamorphoses de Dionysos) et le ballet Zorba.
https://www.youtube.com/watch?v=9HFQXbpxhhc
La cinquième période (à partir de 1989), est consacrée essentiellement à la composition des trois opéras Medea, Electra et Antigone. Cette trilogie tragique est complétée par un opéra comique Lysistrata. http://fr.youtube.com/watch?v=0A7fae4WtZc
Pour ma part, je
retiens la sublime Asma Asmaton, de
la trilogie Mauthausen dans la voix
de l’immense Maria Farantouri, l’une
de sus plus grandes interprètes.
https://www.youtube.com/watch?v=eNgVdj4M4KM
El verdadero cantor de la libertad, el más universal de los compositores
griegos, el que sufrió la cárcel, la tortura, el exilio en su larga lucha por
la democracia y por la paz, Mikis
Theodorakis, un músico mítico que sobrepasa todas las fronteras
permaneciendo profundamente griego, acaba de desaparecer este jueves 2 de
septiembre, a la edad de 96 años.
Nacido en Quíos, isla del mar Egeo, el 29 de julio de 1925, estudia
música desde su más tierna infancia. En 1942, se compromete doblemente, decide
consagrarse a la música e integra la resistencia frente a la ocupación alemana,
italiana y búlgara.
Después de haber sido detenido y torturado varias veces, entra en el
Frente Nacional de Liberación al mismo tiempo que sigue clandestinamente sus
cursos en el Conservatorio de Atenas.
"Toda mi vida exterior, mis iniciativas políticas y culturales tenían una sola razón: quería un compañero de diálogo para mi música. (…) Pero un público tal debe en principio vivir en condiciones democráticas –debe poder primero satisfacer sus necesidades elementales como lo son la educación, la salud, la libertad de opinión y de expresión, etc. Sólo entonces es libre y capaz de consumir creaciones artísticas. (…) Estaba entonces obligado –para poder realizar mis ambiciones como compositor- a comprometerme por la aplicación de los derechos democráticos fundamentales en Grecia. Lo hice entonces por razones puramente egoístas, y no a partir de una ideología, de una falsa conciencia política. Yo no era, en efecto, político de carrera. Lo que siempre me interesó era saber que fuerza política tenía el rol más « progresista » para Grecia en un momento histórico y determinado. Y es a este a quien ayudé como ciudadano griego y como compositor” dice Theodorakis con respecto a sus compromisos políticos.
Después de la segunda guerra mundial, Grecia se hunde en una guerra civil y con ella la deportación, la tortura para el joven compositor. Recién en 1950 puede retornar al Conservatorio. 4 años después obtiene una beca, se instala en París donde estudia con Olivier Messiaen y se vuelve un compositor reconocido en el mundo entero. En 1957, su Suite n°1, para piano y orquesta, obtiene la medalla de oro del Festival de Moscú y sus obras son interpretadas en París y Londres.
Sin embargo, a comienzos de los años 60, se vuelve hacia las músicas
populares. Compone Epithafios sobre
poemas de Yannis Ritsos.
http://fr.youtube.com/watch?v=0kZf2xxfDPU
Sus compromisos políticos lo ponen a la cabeza de las Juventudes
Democráticas Lambrakis y luego en el Parlamento. Funda entonces más de 200
centros culturales.
http://fr.youtube.com/watch?v=gMwxVdDFl_E
En este época compone la banda original de sonido de la película Zorba el griego, con el éxito que se
conoce.
https://www.youtube.com/watch?v=gcNf1oUS0vQ
En 1967, el golpe de estado de los coroneles lo obliga a volver a la
clandestinidad. Detenido, deportado, es exiliado gracias a una campaña
internacional. Se vuelve entonces el símbolo de la resistencia contra la
dictadura.
http://fr.youtube.com/watch?v=39ZxflllCao
El 24 de julio de 1974, vuelve triunfalmente a Atenas. Su franqueza le
causa a veces problemas aún con la izquierda. Se compromete por una
reconciliación con Turquía. Particularmente por ello, Grecia propone en 2000 su
candidatura al premio Nobel de la Paz.
"Desde comienzos de los años 80, me ocupo de nuevo de música sinfónica y de ópera. Para hacerlo necesito tiempo, un tiempo del cual no me queda mucho ", afirmó
La obra de Mikis Theodorakis, que probó todas las formas musicales, puede dividirse en cinco grandes períodos:
El primero (1940-1953) engloba canciones, música de cámara, oratorios y
obras sinfónicas entre las cuales la Primera
sinfonía.
Las obras principales del segundo período, el de París (1954-1959) son
la suite nº1 y el ballet Antígona.
En el tercer período (1960-1980), se dedica a la canción popular con,
como composiciones esenciales, los oratorios Axion Esti, La Marcha del
Espíritu y Canto General sobre
textos del poeta chileno Pablo Neruda.
“Fui a Chile en 1971 por invitación del gobierno de Salvador Allende. En esa época yo vivía en el exilio y era presidente del “Frente patriótico” contra la dictadura en Grecia. El pueblo chileno me impresionó mucho. De todos los pueblos que conozco, el pueblo chileno es el más cercano al griego, por su carácter y por su temperamento. Nos parecemos con todas nuestras debilidades, pero también nuestras fuerzas que son el entusiasmo, la la fe, lo patético, la fraternidad. Reconocí enseguida a Chile como mi segunda patria. “Canto General” es para mi como un evangelio de nuestro tiempo. Neruda revela allí su alma de combatiente. Su obra toma acontecimientos históricos de su país de manera inmediata. Debe poder ayudar a los hombres para vencer los tiempos de crisis y a imponer el derecho. Neruda, deliberadamente, se pone al servicio de la revolución de los pueblos por la libertad, la independencia y la democracia” expresó Theodorakis. http://fr.youtube.com/watch?v=qA_mzUzOLUw
http://fr.youtube.com/watch?v=_egjXRGoxCQ
El cuarto período (1981-1988), sin dejar de lado la canción popular,
opera una vuelta a la música sinfónica con estas obras: la Tercera sinfonía, la Séptima
sinfonía, una primera ópera Kostas
Karyotakis (Las metamorfosis de Dionisos) y el ballet Zorba.
https://www.youtube.com/watch?v=9HFQXbpxhhc
El quinto período (a partir de 1989), está consagrado esencialmente a la composición de tres óperas, Medea, Electra y Antígona. Esta trilogía trágica se completa con una ópera cómica Lisistrata. http://fr.youtube.com/watch?v=0A7fae4WtZc
Por mi parte, retengo a la sublime Asma
Asmaton, de la trilogía Mauthausen,
en la voz de la inmensa María Farantouri,
una de sus grandes intérpretes.
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