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Affichage des articles du juillet, 2023

L’esclavage en toutes lettres – La esclavitud con todas las letras (7)

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  Pour ce septième volet, nous ferons tout d’abord escale au Pérou, un pays avec une longue tradition culturelle afro américaine en ce qui concerne principalement la musique, je pense à Victoria et Nicomedes Santa Cruz et à Susana Baca.   En 2001, paraît à Lima le roman de Lucía Charún-Illescas , Malambo. Deux personnages s’y détachent, Tomasón, esclave et artiste peintre, et Manuel de la Piedra, marquis de Valle Umbrosio, son maître. L’un habite Malambo, sur la rive misérable du Rimac, le fleuve « parleur », où logent les affranchis, les marrons et les esclaves dans des maisons en terre et en roseaux. Il partage sa case avec sa petite-fille Pancha et y re ç oit ses amis Jacinto Mina, le caporal de la confrérie des Angolas ; le pêcheur Venancio Martin ainsi que Yawar Inka, un Indien voleur d’églises. « Sur la rive erronée, près des enclos du bétail et des terres cultivables et sur les pentes de la montagne San Cristóbal surgissent les cabanes misérables du Faubourg de San Lázaro, e

L’esclavage en toutes lettres – La esclavitud con todas las letras (6)

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En Équateur, comme dans la plupart des pays d’Amérique latine, l’histoire de l’esclavage fut refoulée jusqu’à bien avancé le XXe siècle. Luz Argentina Chiriboga , elle-même afro descendante, publie, en 1994, le roman Jonatás y Manuela. « À la tombée de la nuit, ils furent tous transportés vers trois goélettes qui hissèrent tout de suite leurs voiles. Les futurs esclaves descendirent par la trappe aux cales comblées de moustiques, de rongeurs et de captifs qui avaient le même destin. Ba.Lunda   hurle et, à l’instant, le chef de quadrille la prend par les cheveux et la menace au cas où elle répéterait ses cris. À travers son étonnement elle per ç oit la puanteur de la cale. Les hommes empestent les sueurs macérées. Les femmes empestent la menstruation, les enfants empestent l’urine conservée, l’air empeste les choses pourries, elle-même se sentit empester les vomissures tombées sur sa peau. Enfermée dans cet endroit elle ne se résigne pas à se savoir prisonnière et ignorante de son de