Cinéma-monde en français – Cine mundo en francés La Nuit des Rois - La Noche de los Reyes
La Nuit des Rois
Réalisateur :
Philippe Lacôte
Avec : Steve Tientcheu, Denis Lavant et Abdoul Karim Konaté
Un très jeune délinquant arrive un jour dans
cette maison d’arrêt surpeuplée, gérée par les propres détenus et gouverné par
l’un d’eux, le Dangôro, surnommé Barbe Noire, affaibli par la maladie et dont
le pouvoir est contesté par des chefs de bande plus jeunes que lui.
L’arrivée du nouveau détenu ainsi que
l’apparition dans le ciel de la lune rouge, c’est là que la magie et les
vieilles traditions font leur apparition dans le film, vont permettre au
Dangôro d’obtenir un sursis. Le jeune homme deviendra le « Roman » et
devra captiver les autres prisonniers durant toute une nuit avec une histoire.
Un Shéhérazade en milieu carcéral.
Intimidé d’abord, puis gagnant en assurance à
mesure qu’il réussit à captiver son auditoire, le conteur se lance dans un
récit où se mêlent la vie d’un chef de gang, Zama King, qui trouve la mort
lynché par une population lasse de ses exactions, et les légendes et les
traditions les plus anciennes.
Autour de lui, une foule de reclus s’agite au rythme
de l’histoire, chante, danse, rugit a l’instar d’un chœur antique. Une foule
chauffée à blanc que le moindre incident pourrait faire exploser. Au milieu de
cette foule hétéroclite, nous reconnaissons l’acteur français Denis Lavant,
déambulant, un poulet juché sur son épaule.
Philippe Lacôte, réalisateur de l’excellente
série documentaire Les Routes de l’Esclavage, filme au plus près ces corps en tension, ces visages hallucinés,
cette violence souterraine, d’un regard plein d’humanité.
La Nuit des Rois nous montre, sans ambigüités
mais avec une grande charge poétique, cette Côte d’Ivoire où se côtoient les
traditions et la magie ancestrales et la plus dure violence de l’actualité.
Un réalisateur de grand talent, donc, qui ouvre de nouvelles voies au cinéma africain.
Un muy joven
delincuente llega un día a esta
prisión superpoblada, dirigida por los propios detenidos y gobernada por uno de
ellos, el Dangoro, apodado Barba Negra, debilitado por la enfermedad y cuyo
poder es cuestionado por jefes de banda más jóvenes que él.
La llegada del nuevo
detenido así como la aparición en el cielo de la luna roja, allí hacen su
aparición en el film la magia y las antiguas tradiciones, van a permitir al
Dangoro obtener un tiempo de respiro. El joven será el “Roman” y deberá
cautivar a los otros prisioneros durante
toda una noche con una historia. Un Sherezade en medio carcelario.
Intimidado al
comienzo, ganando seguridad a medida que logra cautivar a su auditorio, el
narrador se lanza en un relato en que se mezclan la vida de un jefe de banda,
Zama King, que encuentra la muerte linchado por la población harta por sus
exacciones, y las leyendas y tradiciones más antiguas.
A su alrededor, una
multitud de reclusos se agita al ritmo de la historia, canta, baila, ruge, como
un coro antiguo. Una multitud al rojo vivo que el menor incidente podría hacer
explotar. En medio de esta multitud heterogénea reconocemos al actor francés
Denis Lavant deambulando con un pollo trepado en su hombro.
Philippe
Lacôte, realizador de la excelente serie documental La ritas de la esclavitud,
filoma de cerca esos cuerpos tensionados, esos rostros alucinados, esa
violencia subterránea, con una mirada llena de humanidad.
La Noche de
los Reyes muestra, sin ambigüedades pero con una gran carga poética, esta Costa
de Marfil en que conviven las tradiciones y la magia ancestrales y la más dura
violencia de la actualidad.
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