UNE PETITE HISTOIRE DE LA CHANSON EN FRANÇAIS (21)

 

FIN DE SIÈCLE, DÉBUT DE SIÈCLE

(ET DE MILLÉNAIRE) (4)



 

  Le reggae a débarqué en France à la fin des années 70 avec les concerts de Jimmy Cliff (1975) et Bob Marley (1977).

  Le reggae français commence à s'affirmer au début des années 90 avec Tonton David. Viendront plus tard Nuttea, et Pierpoljak.

David Grammond, dit Tonton David, naît à la Réunion en 1967 mais il passe son enfance à Paris. À 20 ans, il voyage à Londres où il découvre le milieu rastafari.

  En 1990, il se fait remarquer lors d'un reportage à la télévision sur le "Paris black". Son titre Peuples du monde sort sur la compilation Rapattitude. C'est un gros succès et en 1992 paraît, Le blues des racailles, son premier album où il chante du reggae, du raggamuffin (rap jamaïcain) mais aussi le gwo kâ antillais et la rumba congolaise. Ses textes, qui abordent le chômage, le racisme et le mal de vivre séduisent les jeunes.

https://www.youtube.com/watch?v=XZpBW9QPB00

  Allez leur dire sort en 1994. Un an plus tard, paraît Récidiviste, une vraie production reggae : chœur féminin, section rythmique, grosse basse et orgue Hammond.

 https://www.youtube.com/watch?v=vzwtxvhQ8Zk

 Dans Sans limites (1999), les programmations sur ordinateur remplacent les instruments traditionnels.

Viens, de 2000, n’a pas trop de succès.

Babelou, de 2005, et le simple Histoire de respect remettent Tonton David sur le devant de la scène.

https://www.youtube.com/watch?v=Jmbna8K0KNg

La carrière de Tonton David se fait plus discrète et il décède d’un AVC en février 2021.

 

  Pierpoljak (1964) lance un premier album éponyme en 1995. il enregistre son deuxième album, en Jamaïque, Kingston Karma, qui sort en 1998.

https://www.youtube.com/watch?v=B4UhOjS4ero

Je fais c'que je veux, aussi enregistré à Kingston, sort en 2000.

Après une maladie et un séjour en hôpital, Pierpoljak se remet en question et commence un périple qui le mène en Martinique, aux Canaries, au Cap Vert…

Il n’enregistrera un disque qu’en 2003, Stim Turban.

https://www.youtube.com/watch?v=8ZaD0gwvLAA&list=PLXEgjSvgrVTXqLJWZDSi-b5PcbmzlkE1V&index=6

 Je blesserai personne sort en 2006, et, un an après, paraît en Allemagne, Tuff Gong Blues dont la plupart des chansons sont en anglais.

Légendaire sérénade sort en 2010.

https://www.youtube.com/watch?v=n40_i_YMoH4

Général Indigo (2015) évoque, sur une musique reggae, la vision du monde de Piepoljak, les violences policières, l’enfance, la misère.

https://www.youtube.com/watch?v=9n6HoxlHM2Q&list=OLAK5uy_nFPlWwH0XeTUU8p6yq3Lw9C24ZxCG_xVE

Chapeau de paille sort en 2017 mais l’artiste doit annuler ses concerts, condamné à six mois de prison pour pension alimentaire non payée.  

La roue tourne igo paraît en 2020.

https://www.youtube.com/watch?v=c4F3gm-f0fI

  Tryo est né de la rencontre, en 1995, de Guizmo, Manu et Mali, lors d'une comédie musicale donnée à la MJC (Maisons des jeunes et la culture) de Fresnes. En 1998, Daniel vient compléter la formation qui s’autoproclame : groupe de reggae akoustik. C'est aussi en 1998 qu'ils sortent leur premier album, Mamagubida, qui, aidé par les radios locales, devient un véritable succès.

  En 2000, Tryo sort Faut qu'ils s'activent.

  En 2003, sort leur troisième album, Grain de sable dont le premier titre s’appelle G8 et dénonce l’ordre mondial.

https://www.youtube.com/watch?v=kIgBTloTbJ8

Suivront, en 2004, un double live, De bouches à oreilles, et, en 2008, Ce que l'on sème dans lequel, sans oublier le reggae, Tryo s’ouvre aux musiques indiennes, africaines et latines.

https://www.youtube.com/watch?v=dqTuNnTmyCY

Sous les étoiles paraît en 2009 et Ladilafé, avec le titre Greenwashing, sur l’hypocrisie verte des entreprises, en 2012.

https://www.youtube.com/watch?v=R5-vpDrqdps

Né quelque part, de 2014, reprend des standards de la chanson française, d’Alain Souchon à Nougaro, en passant par les Rita Mitsouko et MC Solaar.

https://www.youtube.com/watch?v=8so-CUUlMh4

Vent debout, le sixième album de Tryo, paraît en 2016.

 l’occasion des 25 ans du groupe, sort XXV, des reprises de leurs chansons rejouées avec des invités dont Renaud, Alain Souchon et ses fils, Véronique Sanson, -M-, Hubert-Félix Thiéfaine, Bernard Lavilliers, Vianney …

https://www.youtube.com/watch?v=iE9RLXsRO4U 

Les musiques régionales, celtiques, occitanes et autres, sont, elles aussi, passées à toutes les sauces: ragga, rap, rock...

 

Le rap celtique, qui fait dresser les cheveux sur la tête des puristes, est la spécialité de Manau dont les trois membres, Martial Tricoche, chanteur et auteur des textes ; Cédric Soubiron, DJ et RV (Hervé) compositeur, ont en commun leurs origines bretonnes.

Leur premier titre est La tribu de Dana (1998) dont le succès est presque immédiat. Ce succès les oblige à concevoir rapidement un album, ce sera Panique celtique.

https://www.youtube.com/watch?v=80hMEKlLVgQ

 En 2000, le groupe, maintenant un duo après le départ de RV, sort un deuxième album, Fest Noz de Paname qui les éloigne assez du rap celtique des débuts.

Après une séparation, le groupe se reforme en 2007 et sort l’album On peut tous rêver, et, en 2019, sort Nouvelle vague.

https://www.youtube.com/watch?v=V2IrFSkYNb8

  Matmatah se forme dans les bars de Brest, en Bretagne. Leur premier répertoire se compose de reprises folk-rock des années 70.

  Imprégnés de pop rock, les quatre garçons puisent néanmoins dans leurs racines celtiques. Le succès de Lambé An Dro, leur premier tube, les fait enregistrer leur premier album, La Ouache, en 1998.

Ils sont poursuivis par la justice pour "provocation à l'usage et au trafic de produits stupéfiants" et condamnés à 15 000 francs d'amende chacun. La cause : leur chanson Apologie qui dit: "Un pétard ou un cafard,/ à choisir y'a pas photo,/ moi, je choisis le maroco./Les alcools ont leurs soûlards/la cana c'est le panard./Y'en a qui mystifient,/moi, j'en fais l'apologie".

https://www.youtube.com/watch?v=vKb9G3XX4lw

En 2001, ils sortent un deuxième album, Rebelote.

Archie Kramer paraît en 2004 avec son simple Casi el silencio.

https://www.youtube.com/watch?v=MsDNSeFKksQ

En 2007, sort La Cerise, qui s’approche du rock des années 70.

https://www.youtube.com/watch?v=I_9Hat0xQPs

Cette même année, le groupe annonce sa séparation

Pr, après Antaology, un best of, Matmatah sort Plates coutures, un album qui paraît en 2017.

https://www.youtube.com/watch?v=DqkKp1lEros

  Massilia Sound System est un groupe marseillais de rub a dub, une sorte de rap qui provient de la Jamaïque. Leur nom exprime d'ailleurs bien leur identité, régionale d'abord avec Massilia, pour Marseille, et musicale avec Sound System, les sonos ambulantes de la Jamaïque. Ils utilisent très souvent la langue provençale pour s'exprimer et affirmer leur appartenance.

 En 1991,  sort leur premier album Parla patois, on y parle de football, de fête et de la vie de quartier.

  En 1993, Chourmo, leur deuxième album est propulsé grâce au simple Qu'elle est bleue.

https://www.youtube.com/watch?v=xUh4FSXOnl0

Commando Fada paraît deux ans plus tard.

Massilia Sound System s’ouvre alors à de nouvelles influences. Aïollywood, l’album de 1997 laisse écouter des instruments indiens, et sur Occitanista  (2002) on trouve la griotte guinéenne Hadja Kouyaté et le chanteur brésilien Naçao Zumbi.

https://www.youtube.com/watch?v=PMwbC7AyweU

Il faudra attendre 5 ans pour trouver dabns lkes bacs un nouvel album de Massilia SS, Oai e Libertat.

Massilia sort en 2014. Ils fêtent cette même année leurs 30 ans lors de la Fiesta des Suds, à Marseille.

https://www.youtube.com/watch?v=DXOUFRYSNDc

En 2021 sort Sale caractère

https://www.youtube.com/watch?v=kKTwhlkdSO4

Avec un rythme jamaïcain métissé d’électro, Massilia Sound System nous rappelle encore la dure réalité. 

Le dancehall, style musical jamaïcain, issu de reggae, s’est rapidement propagé dans les Antilles dans les années 90.

La baisse du coût des ordinateurs ainsi que le développement des logiciels d’enregistrement et de création ont entraîné l0apparition de ce type de musique émancipée des instruments traditionnels.

Christy Campbell, Admiral T, le « roi du dancehall », est né en 1981 dans l’un des quartiers les plus difficiles des Abymes, en Guadeloupe.

En 2003, il sort son premier album, Mozaïk Kréyol. La plupart des titres son, bien entendu, chantés en créole.

https://www.youtube.com/watch?v=Kpur1GRkS18&list=OLAK5uy_lhoUT6dXtPotvW1kqj6861U96HuBlb5T8&index=9

En 2006, sort Toucher l’horizon avec les collaborations de Kassav, Diam’s, Rohff et le groupe jamaïcain TOK.

https://www.youtube.com/watch?v=tNxszk6aTGI

Instinct Admiral paraît en 2010 et, deux ans plus tard, c’est le tour de Face B dont le premier extrait, Gangsta, dénonce la violence chez les jeunes en Guadeloupe. 

I am Christy Campbell de 2014 est un tournant dans la carrière d’Admiral T car il délaisse un peu le dancehall pour des musiques plus traditionnelles, le zouk et le gwo ka.

https://www.youtube.com/watch?v=6TCZuXA1zfU&list=OLAK5uy_lbMH5XqDJr51EmI95-fkNRdgAnyi4gIZI

Suivront Totem (1017), Mozaika et Caribbean Monster (2019) ainsi que 40 degrés (2021)

https://www.youtube.com/watch?v=pjSKHIDkwa4&list=OLAK5uy_nXUK-GwDrDZfzfKJ_o51IFpn3TIBcKHIA&index=20

Saël (né Johann Garnier) est un chanteur, auteur-compositeur-interprète de reggae-dancehall martiniquais.

Il commence à chanter dans le groupe de rap Panthé noué. Il évolue ensuite vers le reggae et sort, en 1998, son premier titre, Jérusalem.

Le titre Pas comme les autres, interprété avec Admiral T, lui vaut d’être nommé Meilleur artiste reggae en 2000.

En 2001 il débarque en France et sort son premier album Saël & Friends.

https://www.youtube.com/watch?v=Dxdjm4uH-iQ

En 2005 sort Ma vision, puis, en 2008, Témoignage, qui se penche sur les malheurs de la société antillaise.

https://www.youtube.com/watch?v=la25qBGrJ7s&list=OLAK5uy_lW-sTpVMXXnzV0UKPZ1uEAzkvs0FpjpJk&index=15

Daly est né en 1978 aux Abymes, en Guadeloupe.

En 1996, il crée le groupe Horde noire. Deux ans plus tard, sort le premier album du groupe, Mi la sa ka bay.

Le groupe se dissout et Daly sort, en 2004, son premier album, I alé man. 

Trois ans plus tard, sort Mista Dal.

https://www.youtube.com/watch?v=fP61BZu53GM&list=OLAK5uy_lk-5txdgmQQ25_6BrtLpQNjDEgc4YjZeA&index=5

En 2010, Daly crée aux Abymes l’association Tout est possible qui vise l’insertion sociale des jeunes en difficulté au mayen des expressions artistiques.

Le Dalycious sort en 2013.

https://www.youtube.com/watch?v=__Ri2gmKlNk

One Man Gang sort en 2018.

https://www.youtube.com/watch?v=V0HTnJH3FMM&list=OLAK5uy_kmCrbcawAyOpV48RTHd63uiPFOo7dfCog

Le rap s’installe timidement aux Antilles dans les années 90

En Martinique, le groupe Nèg Ki Pa Ka

 Fè La Fèt attire l’attention avec son titre Discipline.

https://www.youtube.com/watch?v=HvYSwFBmbms

Comme son nom l’indique, le groupe s’exprime principalement en créole. Il le fait, cependant, parfois en français, possiblement pour frapper un public plus vaste-

https://www.youtube.com/watch?v=Uyv3_L4fZ4Y

Il faudra, cependant, attendre les années 2000 pour que le mouvement hip hop prenne de l’ampleur en Martinique.

En Guadeloupe, par contre, certains rappeurs obtiennent un grand succès dès les années 90, comme c’est le cas de Fuckly.

De son vrai nom Joseph Régis et d’origine haïtienne, Fuckly est né aux Abymes, en Guadeloupe, en 1977. Orphelin, il est recueilli par une voisine de Lauricisque.

Il intègre tout d’abord le groupe hip hop N’o Clan. 

En 1999, Fuckly, dont le nom de scène provient, comme il se doit, de l’injure en anglais, sort son premier album, Fuckly is GGDN.

https://www.youtube.com/watch?v=HkaXBTReo1g

En 2002, paraît L’indiscipliné qui met en lumière la souffrance de son ile natale.

https://www.youtube.com/watch?v=lAt89U7SPZc

Le troisième album de Fuckly, Sans commentaires, sort en 2005.

L’artiste va, alors, changer de style et se tourner vers le dancehall et le Konpa. Il change même de nom, il devient Misié GG, dont le premier simple, Doudou, sorti en 2005, remporte un grand succès.

https://www.youtube.com/watch?v=vY_QoL0e_ec 

Il faudra, cependant, attendre la décennie suivante pour que le rap, et la trap, s’installent de plein pied aux Antilles.

Dans les années 90, le Compas Direct resurgit en Haïti sous sa forme électronique.

Ce konpa nouvel jénérasyon réduit le nombre d’intégrants des groupes à trois ou quatre, adoucit les voix et utilise davantage de technologie. Le son devient aussi beaucoup plus pop.

On peut dire que le groupe initiateur du Konpas direct est Top Vice, formé à Miami par le guitariste Robert Martino.

https://www.youtube.com/watch?v=aQx8cu9I6LU&list=OLAK5uy_ktQ293v3Grw9p7Wzrz_2yT1r4tCUn2FNk&index=5

Suivront, aux États-Unis, des groupes comme Zin ou Zenglen, et, en Haïti, Djakout Mizik et T-Vice (créé par les fils de Robert Martino, Roberto et Reynaldo).

https://www.youtube.com/watch?v=Si6hgdxMqmE&list=OLAK5uy_mSbI7rKEUtxqDf_5ESX9zV8P4M4Lz2QWI&index=6

https://www.youtube.com/watch?v=vcoBALbvpRw

https://www.youtube.com/watch?v=okGGh1bKS78

Rappelons que la chanson haïtienne, tout comme la plupart de la chanson antillaise, est interprétée en créole. Dans le premier cas, il s’agit de la langue officielle ; dans les îles françaises, ce n’est qu’une langue de deuxième ordre. 

L’un des artistes les plus populaires, Sweet Micky, Michel Martelly, est élu, en 2011, président de la République.

Sa version du konpas est populiste et sexiste. Ses concurrents l’accusent d’avoir été partisan de la dictature duvaliériste.

https://www.youtube.com/watch?v=YuYpK_vk93E

 

Beethova Obas (1964), dont le père meurt assassiné par la police de Duvalier, est influencé, à ses débuts par le chanteur contestataire Manno Charlemagne et de sa musique « rasin ». D’autres influences, le konpas et la musique brésilienne.

Il se fait un nom, tout d’abord, sur la scène locale, comme auteur compositeur.

En 1988, il gagne le concours Découvertes de RFI et l’année suivante, il enregistre une cassette, Le chant de la liberté.

Quand, en 1992, les militaires s’emparent du pouvoir en Haïti, Beethova Obas s’installe à New York. Il rentre au pays en 1994 et sort un premier CD, Si.

https://www.youtube.com/watch?v=2jgFVySV_C0&list=OLAK5uy_lfxEZ-GvVGwNQRACrfHzhuGZi-kX7Sruo&index=7

Son deuxième album, Pa Prese, sort en 1996.

https://www.youtube.com/watch?v=5AsU63_lmk0&list=OLAK5uy_l3v4Y3UuuyhjzIHqmrM36opq9XEx6nASk&index=4

Planet là, consacré à la protection de l’environnement, paraît en 1999.

https://www.youtube.com/watch?v=qvcVHKm4464&list=OLAK5uy_ldQU4jPcZqe3rZ9PAhC5eiL8s04T323HY&index=9

Un an plus tard, et quelques mois après le tremblement de terre qui a faut plus de 280 000 victimes dans son pays, Obas sort Futur.

https://www.youtube.com/watch?v=nSBSdKYeRYg&list=OLAK5uy_mSrtj4zB4-rAx5cj_z3rlzOQcd9VeCkW8&index=3

En 2020, sort Bon Bagay, dans lequel Beethova Obas est accompagné par le pianiste David Fackeure et les guadeloupéens Jean-Philippe et Thierry Fanfant à la batterie et la basse.

https://www.youtube.com/watch?v=dVyCrFAV8FA&list=OLAK5uy_lGp108YPPGwX6iViitG37ZYHWth4yo2z8&index=9

Émeline Michel, née en 1966, aux Gonaïves, en Haïti, commence à chanter à l’église.  Elle part, ensuite, étudier au Detroit Jazz Center et, de retour dans son pays, publie, en 1987, l’album Douvanjou ka leve.

https://www.youtube.com/watch?v=ghJjN9Y9pHI

Suivront Flanm' (89), Pa Gen Manti Nan Sa (90) et Tout Mon Temps (91).

https://www.youtube.com/watch?v=PlByZRhgBbw

En 1993, sort Rhum et flamme.

https://www.youtube.com/watch?v=zEMGKH5KGq8

Trois ans plus tard, Émeline Michel sort Ban'm pasè ainsi que  Cordes & Ame. Sur ces deux albums, un seul titre en français, le « kreyol » étant la vraie langue d’Haïti.

https://www.youtube.com/watch?v=ip1KfrAsaRw

La chanteuse haïtienne sort ensuite Rasin Kreyol (2004), Reine de Cœur (2008), Quintessence (2013) ainsi que Gratitude - Live in Paris en 2015.

https://www.youtube.com/watch?v=xHB1-MqWgzg

Jean Belony, BélO, est né en 1979 au nord de Port-Au-Prince, la capitale d’Haïti. Il commence à chanter très jeune mais enregistre son premier album, Lakou Trankil, en 2005.

Dès ses débuts, la jeunesse va plébisciter ce chanteur qui dénonce les conditions de vie des Haïtiens, le sort des enfants de l’île (Mwen bouke) ou exhorte les jeunes à se protéger lors des rapports sexuels (Pap Negosye).

https://www.youtube.com/watch?v=iD2uYC6GxS4

En 2010, suite au tremblement de terre qui a frappé son pays, BelO se lance sans une série de concerts dans le monde entier dans le but de récolter des fonds pour la reconstruction.

En 2011, le chanteur sort l’album Haïti Debout où il dénonce la réalité politique du pays

 (Louvri Je w) et le trafic d’enfants des réseaux de prostitution (Ti Jan)

Ces mêmes sujets apparaissset

Nt encore dans l’album Natif natal (2013) qui est aussi un hommage aux rythmes traditionnels.

https://www.youtube.com/watch?v=lX9r9cfNQww

 

« Ma mission, c’est de plaider pour un monde juste, un monde vivable, un monde où les jeunes d’ici et d’ailleurs jouissent de leur droit d’aller à l’école et de s’épanouir », affirme Jean Jean Roosevelt, chanteur originaire de Jérémie et dont la musique est un métissage du style créole avec le reggae et l’afrobeat.

https://www.youtube.com/watch?v=SdoeSseB6G4

Jean Jean Roosevelt, qui a gagné la médaille d’or catégorie chanson des Jeux de la Francophonie 2013, s’engage aussi pour la préservation de l’environnement

https://www.youtube.com/watch?v=PtRMt49BKVY

Son engagement est parfois directement politique.

https://www.youtube.com/watch?v=6nsRmjqP2b8

Il enregistre des albums depuis 2007 (Recommence), suivront Pinga (2012), Y’a danger (2012), Ma direction (2015) et Grenadye Alaso (2019)

https://www.youtube.com/watch?v=hsp8WZDR5wE

« Cette nouvelle chanson québécoise, porte-étendard de la génération montante, marque, écrivent-ils, une scission avec la scène musicale populaire des années 1980 et 1990. (...) Fortement répandue chez la génération montante, cette dénonciation s’attaque aux injustices sociales et politiques connues au Québec et dans le monde », affirment les chercheurs Andrée Descheneaux et Danick Trottier en référence à la chanson du Québec dans les années 90-2000.

Le rap, le reggae, le rock, le funk et le folklore se côtoient ainsi que les préoccupations sociales et politiques.


Durant ces années 90, le groupe de référence au Québec, était Les Colocs.

Le groupe est formé, à Montréal et en 1990, par André Fortin et se produit avec grand succès dans les bars et les clubs du Québec. Ils lancent leur premier album éponyme en 1993.

https://www.youtube.com/watch?v=dSvazQx2nJM

Leur deuxième album, Atrocetomique, sort le soir du référendum de 1995.

https://www.youtube.com/watch?v=zb2uvUej07A

En 1998, sort Dehors Novembre, un album sombre tourné sur les musiques du monde.

https://www.youtube.com/watch?v=MJc-yeW46iY

André Fortin se suicide en 2000, ce qui produit la dissolution du groupe qui sort, en 2991, un dernier disque, Suite 2116.

https://www.youtube.com/watch?v=llOJdnk5qwA

Vilain Pingouin est né à Montréal, au milieu des années 80. Ils enregistrent un premier 45 tours en 1989 et, peu après, un premier album avec plusieurs tubes dont Le train, Sous la pluie, Marche seul

https://www.youtube.com/watch?v=_n0nfHQVmxo

Leur second album, Roche et roule, sort en 1992.

https://www.youtube.com/watch?v=m1G3NDG8fDQ

Y'é quelle heure, de 1997, ne remporte pas trop de succès. Or, malgré une carrière en dents de scie, le groupe continue en activité.

« À l’origine de Vilain Pingouin, on voulait faire de la musique disjonctée, pas nécessairement au goût du jour, et c’est une attitude qui nous suit encore. Les Pingouins ont souvent été catégorisés comme du folk-rock, alors qu’on faisait du pseudopunk, du pseudoreggae, du pseudojazz, du pseudo toutte ! » affirme Caya en soulignant l’écart stylistique entre deux chansons du deuxième album, Roche & Roule — paru il y a trente ans cette année ! —, La mort, un blues-rock pesant, et Le bleu du papier blanc, qu’on pourrait qualifier de jazz musette : « Ça a toujours été un peu ça, le son Pingouin, et je pense que sur le nouveau minialbum, on est resté dans ce trip, avec aucune chanson qui ressemble à la suivante », explique Rudy Caya, membre fondateur de Vilain Pingouin dans une interview de Philippe Renaud dans le Devoir du 26 novembre 2022.

« La première des quatre nouvelles s’intitule La course ou la vie et commence en enfonçant le couteau dans la plaie : « Tu peux dire à ton père que tu ne vivras pas sa vie », râle Caya sur une rythmique entre le rock et un ska lent tenue par Michel Vaillancourt, à la batterie depuis toujours, et orné de l’accordéon du dernier membre fondateur encore dans l’alignement de départ des Pingouins, Claude Samson. »

https://www.youtube.com/watch?v=6wJ3Vdr6pmQ

 

Un autre groupe marquant de cette époque, Loco Locass, est connu pour sa défense de la langue française et ses prises de positions pour la souveraineté du Québec. Ils reprennent, sans un sens et avec un autre rythme, les préoccupations nationalistes des premiers chansonniers.

 

Ils se produisent pour la première fois aux Francofolies de Montréal en 1999. Leur premier album, Manifestif, sort un an plus tard.

https://www.youtube.com/watch?v=q94aELRr430

Sur leur album Amour oral (2004) ils dénoncent directement le gouvernement dans Libérez-nous des libéraux

https://www.youtube.com/watch?v=azy-dUhf6yo

Il faudra attendre, ensuite, jusqu’en 2012, pour que le groupe produise un nouvel album. Voici ce qu’en dit Philippe Papineau dans Le Devoir du 9 juin 2012 :

« Il y a déjà sept ans que Biz, Chafiik et Batlam, les trois têtes fortes et politisées derrière Loco Locass, n’avaient pas signé d’album. Il y a eu des tensions, des carrières solos, et surtout une attente interminable que le groupe juge à rebours comme ayant été bénéfique, voire essentielle. Le Québec est mort, vive le Québec ! est un « disque calumet », dit Biz. Loco Locass est mort ? Vive Loco Locass. (…)

La couverture de Le Québec est mort… est d’ailleurs assez explicite à ce sujet. On y voit une ceinture fléchée en forme d’électrocardiogramme, en ligne brisée avec ses hauts et ses bas. C’est peut-être le pouls irrégulier de Loco Locass, mais certainement l’état de santé du Québec. Sur le disque, le groupe parle d’indépendance, mais aussi de laïcité, du français, du suicide, du jeu pathologique, du printemps québécois. On y gigue même avec une version dynamitée et allongée de Tout le monde est malheureux, avec Gilles Vigneault au micro. (…)

Le thème de l’adolescence revient deux fois sur Le Québec est mort, vive le Québec ! d’abord de manière relativement comique et optimiste sur Secondaire, mais aussi de façon sombre sur M’accrocher, une pièce qui se trouvait au générique du film Tout est parfait, d’Yves Christian Fournier, en 2008. « La vidéo de M’accrocher a été vue par environ 900 000 personnes, et ce sont principalement des jeunes qui commentent cette situation-là, explique Biz. Elle rejoint ceux qui sont concernés par la dépression et les idées suicidaires. Et ils sont très jeunes, trop jeunes en fait. »

(…) »

https://www.youtube.com/watch?v=5cT3cNv8z_U

D’autres groupes importants de l’époque, Les Cowboys Fringants dont l’engagement pour l'indépendance du Québec et l'environnement provoque un grand engouement du public,

https://www.youtube.com/watch?v=lYyqwoQdTQI

… et Mes Aïeux qui appartiennent au mouvement « néo-trad », qui utilise un style traditionnel pour parler de sujets modernes.

https://www.youtube.com/watch?v=Sth4F3sC8R4

 

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